Analyses sur le groupe TIKO
Le groupe Tiko vient de fermer ses portes . N'ayons pas mémoire courte.
A partir d'une certaine taille, parfois mesurée selon son marché, une grande entreprise dérive toujours de son entité originale. A titre d'exemple Microsoft accusé de monopolie, Google accusé d'atteinte à la vie privée. Les mesures prises à l'encontre de telles accusations - portées en justice - n'entraînent pas pour autant la fermeture du groupe. Le groupe Total a été reconnu coupable dans le procès Erika suite à un naufrage d'un petrolier sur les côtes françaises en décembre 1999. L'an dernier le bénéfice du groupe est à son meilleur niveau - battant son record atteint en 2006- alors que la crise commencait, grâce notamment à la flambée du prix de pétrole.
Quand une entreprise riche en histoire est proche de la faillite, le dernier recours est de la vendre. Air Madagascar "racheté" par Luftansa, Tata - un groupe indien - a racheté le groupe très british Jaguar. De telles demarches impliquent l'engagement du privé mais aussi de l'Etat. Citons l'entrée de l'Etat de quelques pays pour sauver leurs propres groupes : les USA pour General Motors, la France pour le groupe PSA Peugeot Citroen.
Le Groupe Tiko était dans la tourmente. A cause de son image intimement liée à Ravalomanana, le groupe a été victime de cambriolages, d'intimidations. La blessure est trop profonde. Il a besoin de l'intervention de l'Etat, ce dernier - sous Andry Rajoelina - n'a pas levé le petit doigt. Certes Ravalomanana - quand il était président - est accusé de laisser les entreprises malgaches, telles Savonerie Tropicale, dans l'ombre. Ces dernières ne sont pas pourtant victimes d'actes de barbaries.
Si L'Etat n'a pas sauvé Tiko, ce dernier ne s'était pas non plus capable de se dégager son lien avec Ravalomanana, une fois arrivée à la présidence, qui n'a plus besoin de Tiko pour sauvegarder son image. Le groupe aurait du entreprendre des demarches marketing
Nous allons vivre les conséquences économiques de la fermeture du groupe Tiko fournisseurs principalement en produits laitiers, et l'huile alimentaire. Les conséquences s'appuyent sur trois niveaux : les employés directs du groupe, les employés indirects ( les épicéries, et supermarchés) et finalement les ménages.
Mais la disparition de Tiko soulève aussi des questions : Si Ravalomanana ne s'était pas porté candidat à la mairie d'Antananarivo,
serait-ce Tiko toujours flamboyant comme il l'a été à l'époque ou Ravalomanana était le directeur sans tracée politique ? Paradoxalement, Ravalomanana était-il rentrée dans la politique pour sauver Tiko des actes tels que nous avont vécus depuis les derniers mois ?