Ravalomanana n'ose plus
Je me souviens quand Ravalomanana allait se présenter à sa première élection présidentielle en 2001 , il disait : "Ravalomanana dia mila olona sahy" , traduction "Ravalomanana a besoin d'un homme qui a de l'ambition et de la volonté à la réaliser". De même à sa candidature à la Mairie de la capitale en 1999, son slogan était "Sahia manao dingana lehibe", que l'on peut traduire : "osez affronter des montagnes".
Fraîchement élu président de la république, il a suivi ses slogans et tenu ses paroles. Il a construit une équipe formée de gens ambitieux pour la nation, distingués par l'intelligence et la jeunesse. Le gouvernement faisait peau neuve, la gouvernance rafraîchie.
Mais dernièrement, après sa deuxième victoire à l'élection en 2006, Ravalomanana s'est entouré de gens flegmes voire flemmards, qui manquent d'audace - "sahia!" - , de volonté - "dingana lehibe!". Le MAP (Madagascar Action Plan) bien que clairement rédigé, manquait de transparence. La corruption revenait au sein de lui-même par l'achat pour l'Etat d'un avion dont il est en partie propriétaire. Pire encore, il a rejeté toutes initiatives et propositions d'autrui, non seulement les malgaches mais aussi les étrangers.
L'homme qui ose franchir est Rajoelina, profil que Ravaloamana cherchait à être un co-équiper. Il va sans dire que Andry Rajoelina frappait à sa porte avant de se tourner vers ses adversaires Ratsirakistes, déjà politiquement enterrés. C'est plus facile pour Andry de travailler avec Ravalomanana déjà en place. Mais Ravalomanana, de peur de se faire dépasser par les ambitions des autres, tuait les bonnes volontés.
Entourés de gens inertes, inactifs, Ravalomanana s'est trouvé dans une bulle, deconnectés des mouvements à l'extérieur. L'attaque flagrante de Andry Rajoelina le laissait immobile, très vite il se trouvait prisonnier de son équipe faiblarde.
Actuellement si vous le constatez, Ravalomanana est toujours dans cette bulle incapable d'assimiler la réalité. Se croyant toujours "président" de la république, alors qu'il n'habite plus Madagascar. A nouveau, il s'entoure d'une équipe faible, à commencer par son nouveau "premier ministre", un homme politiquement affaibli, d'une part par son age, mais aussi par sa carrière politique flouée, sans grande réussite.
Face à Rajoelina, jeune et dynamique, mais de plus immoral, presque machiavélique, l'argument de défendre la légalité de Ravalomanana ne fait pas de poids. A l'heure actuelle cette légalité, tarde à revenir, est battue par le réseau puissant de Rajoelina. Ravalomanana doit s'armer de nouvelle volonté "sahia manao dingana lehibe" beaucoup plus qu'il avait à sa première élection.